Bilan et Budget

Alors... Yamaha XTZ 660 ou BMW 850 GS pour ce genre de périple ? 

Le choix est cornélien car s'il est vrai que la Yamaha s'est montrée sensiblement plus à l'aise dans le sable et sur la latérite, la BMW s'est montrée plus agréable sur la route. Et de la route... il y en a beaucoup ! Incontournable dans le Sahara Occidental notamment !

La première chose est la différence de poids, environ 20 kg de moins pour le 660 ce qui est bien appréciable dans le sable. En revanche, le 850 est un bicylindre qui offre bien plus de souplesse et ne nécessite pas de jouer avec le sélecteur.

La garde au sol est également en faveur de la Yamaha bien que les hauteurs de selle soient sensiblement identiques sur les deux machines.

Là où le 850 n'est clairement pas adapté, c'est au niveau de la contenance du réservoir. Malgré notre bidon additionnel, l'autonomie est nettement insuffisante pour un voyage de ce type.

La rareté des pompes dans le Sahara Occidental et en Mauritanie exige de pouvoir faire au moins 450 km. Le 850 ne peut même pas en faire 300 ! En revanche, les consommations sont similaires pour les deux motos bien que le 850 soit presque 40% plus puissant.

La BMW accepte de rouler à très basse vitesse sur le sixième rapport grâce au bicylindre. On en a eu besoin pour économiser l'essence au Sahara occidental. Le 660 oblige à rouler sensiblement plus vite si on veut rester sur le dernier rapport (et il n'a que 5 vitesses).

On a aussi pu noter un problème de fiabilité avec le 850 qui était pourtant neuf : un embrayage altéré après le voyage, qu'il a fallu remplacer pour revendre la moto.

Les deux motos sont suffisamment populaires pour qu'on trouve des garages capables de les prendre en charge dans tous les pays traversés. On a d'ailleurs rencontré plusieurs fois des motos identiques. 

Peut-être qu'il vaudrait mieux un mix de ces deux motos : le nouveau Ténéré 700 qui pèse le poids du 660 et offre la souplesse et l'agrément du bicylindre ? ou encore un KTM Adventure ?

Quelle bagagerie ?

La bagagerie a donné satisfaction sur les deux motos (résine sur le 850 et aluminium sur le 660). On a fait beaucoup de chutes sans réellement détériorer les bagages. Sur le 660 une valise s'est même décrochée lors d'un saut violent sur piste de latérite en Guinée à plus de 60 km/h mais elle n'a eu que quelques égratignures (coins plastiques abimés) et une déformation facile à rattraper.

Le bagage souple pour les vêtements était solide mais pas suffisamment imperméable.

Si c'était à refaire on emporterait bien moins de choses : très peu de vêtements, pas de tente, moins d'outillage.On ne prendrait probablement pas de valise, juste un sac étanche plus robuste et un peu plus grand.

Le poids est clairement le principal ennemi.

Quel budget ?

Pour un mois, prévoir environ 2200 euros par personne tout compris. Le coût le plus important étant malheureusement dans les formalités administratives et assurances diverses.

Ce budget s'entend hors frais de rapatriement.

Le retour en bateau sur Marseille a pris plus d'un mois. On a eu peu de frais supplémentaires à l'arrivée à Marseille (150 euros par moto pour le dédouanement). En revanche, le coût du transport payé à Dakar était d'environ 1050 euros par moto. Le coût du transport aérien Dakar / Barcelone via Lisbonne était de 230 euros par personne.

C'est du même ordre de prix qu'un retour par la route compte tenu des formalités en Mauritanie notamment.