L'hospitalité Sahraoui

12 Novembre 2018 ; lever à 7:30, pas de petit déjeuner à l’hôtel. On cherche à pied vers 8:15 dans le quartier mais à cette heure tout est fermé à Laayoune. On trouve une boutique qui nous fait finalement deux thés, on n’aura pas de café ce matin. On fait le plein à proximité de l’hôtel, on remplit également le bidon de 5 litres. Départ à 8:45, on sort de Laayoune par l’ouest et on rejoint la route qui file vers le sud.

La route est large, monotone, droite, il fait 22° mais l’air est extrêmement humide et nous oblige à mettre les équipements de pluie.


On fait une centaine de km en s'arrêtant pour voir la mer.





On fait une pause pour boire un thé et après 80 km de plus on s’arrête pour bouffer un peu avant midi. On déjeune avec deux italiens de Florence qui vont également à Dakar en Honda, l’un en NC 700, l’autre en CB 500 F.



On repart et on s’arrête à une station après une centaine de km et on a la mauvaise surprise de voir que la station n’a plus que du Gazole. On demande où se trouve la prochaine station et on nous indique 25 km. On voit en effet cette station sur notre carte Google. Benoit vide les 5 litres du bidon dans la BMW qui est quasiment à sec et on se rend à la station indiquée par une route en très mauvais état en roulant vite. Et là, plus d’essence du tout à la station indiquée ! On essaie de discuter en pensant qu’ils gardent de l’essence pour la vendre à prix d’or mais rien n’y fait.

On s’inquiète sérieusement car on nous indique que la prochaine station est à 85 km. On n’a pas d’autre choix que de tenter de la rejoindre. On a déjà fait 25 km avec les 5 litres, ce sera très juste. La réserve d’essence de la Yamaha s’allumera après trois ou quatre kilomètres pour afficher le « Fuel trip ». On ne sait pas combien elle peut faire sur la réserve.

On parcourt donc ces kilomètres à faible vitesse, couchés derrière les bulles. La Yamaha roule à 85 car le monocylindre ne permet pas de rouler moins vite en cinquième, elle attend la BMW de temps à autre, arrêtée sur le bord de la route. La BMW roule à 70. La route est défoncée sur la quasi-totalité du parcours.




La Yamaha arrive finalement à la station après 76 km sur la réserve et on commence à faire le plein. Benoit arrive 5 mn après sur la BMW avec un large sourire. On est sauvés ! On se voyait déjà dormir dans le désert sous la tente.


Au remplissage, on met 20,3 litres dans la Yamaha et 12,7 litres dans la BMW, il restait donc respectivement 3,7 et 1,3 litres. On a eu chaud !

Après environ 200 km on arrive à la bifurcation vers Dakhla et on continue vers le sud sachant qu’il y a un village à 38 km et juste avant d’y arriver, on croise les italiens qui en reviennent et nous disent qu’il n’y a rien pour dormir au village ni rien après. Ils sont en train de rentrer à Dakhla qui est à 80 km. Distance qu’ils devront refaire en sens inverse le lendemain.



On est par tentés par l’aventure et comme on a une tente et un saint Christophe, on se dit qu’on trouvera bien une solution 😊. On continue vers le sud malgré l’heure tardive et les réservoirs à moitié vides. Inch Allah !

On passe peu après à une station-service où on tente de compléter les réservoirs préventivement et là encore : pas d’essence sans plomb. On a de quoi faire 180 km, on continue.

On arrive à la nuit tombée dans un village après avoir parcouru une centaine de Km. Il y a une station qui a de l’essence et un bar ouvert. On fait le plein, on prend un thé et on nous explique que le prochain hôtel possible est à 160 km de là. Benoit veut continuer mais la nuit va tomber et il est particulièrement dangereux de rouler la nuit (voitures sans lumière, dromadaires sur les routes, etc.).

En discutant dans le bar, un homme sympa nommé Salama nous invite chez lui. Benoit veut repartir mais Pierrick insiste pour accepter. Finalement on part avec lui après avoir attendu que sa voiture soit réparée (une crevaison). On le suit sur quelques km et il nous emmène chez lui, dans un de ces villages neufs qui sortent de terre au milieu de nulle part pour occuper le Sahara Occidental.

L’électricité n’est pas encore arrivée mais Salama vit déjà là, seul. Son second logement est à Dakhla.
Il est professeur de Surfcasting qui est une technique de pèche à la ligne dans les vagues. Son boulot consiste à accompagner des groupes de pécheurs venant de tous pays sans le Sahara Occidental.

Si le Surfcasting vous tente, Salama sera ravi de vous proposer une pèche sur mesure. Imlili Aventures : https://www.facebook.com/salama.bousseif/?rc=p, https://www.google.com/search?q=Imlili+aventures&client=firefox-b-b&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=2ahUKEwjAk8e8jdLeAhVyxoUKHdq7AwoQsAR6BAgAEAE&biw=1708&bih=916 Tél : +212 662327781

Salama qui est Sahraoui depuis plusieurs générations nous a fait une cuisine locale : d’excellents sars cuits sur le charbon accompagnés d’une salade et d’un thé spécial servi avec le rituel local. On a mangé avec les mains (la main droite ! 😊) avec les lampes frontales, on a discuté de pêche et d'histoire locale, et on a très bien dormi dans nos sacs de couchage sur les coussins de sol du salon traditionnel.






La porte d’entrée est restée grande ouverte toute la nuit, comme quoi il n’y a pas d’insécurité. Heureusement qu’on n’a pas eu à dormir sous la tente car les motos étaient couvertes de rosée à notre réveil.

Commentaires

  1. Merci à Saint Christophe ! Il rivalise avec mon copain Saint Antoine!
    Je suis en train de lire votre périple. Passionnant! C'est Marie-Hélène qui m'a donné votre blog.
    Continuez votre aventure en étant prudents! Régalez-vous!
    Grosses bises à Benoît et mes amitiés à son co-équipier.
    Tyta et Serge

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