De Nouadhibou à Nouakchott

On se propose de traverser la Mauritanie en deux étapes. Une première qui nous permettra de rejoindre Nouakchott et une seconde pour rejoindre le barrage de Diama qui nous permettra de traverser le fleuve Sénégal.

Lever à 7:30, petit déjeuner européen à l’hotel et départ pour Nouakchott vers 9:00. On s’arrête dans une banque à Nouhadibou, le distributeur ne fonctionne pas et on va au guichet. On est les seuls mais ça prend quand même une ½ heure pour échanger 150 euros. On nous donne un volume impressionnant d’Ouiguiyas. La photo ci-dessous représente 50 euros seulement !



Si vous envisagez de rester longtemps en Mauritanie, prévoyez une valise de plus pour les billets 😊.

On continue en direction de Nouakchott avec un fort vent de face (un vent d’est) et on repasse par la route qui sort de la frontière avec le Maroc. 50 km après, on met le cap au sud et on a le vent de travers qui nous oblige à rouler penchés en permanence.

Les contrôles de police sont fréquents, une dizaine sur le trajet et autant de fiches de renseignement à fournir. Les policiers nous demandent tantôt une paire de gants, un T-shirt ou de l’argent. On ne cède rien et ils nous laissent passer sans problème.

On s’arrête pour faire quelques photos, c’est le désert, c’est assez monotone mais il y a beaucoup de dromadaires sauvages. Ils fuient quand on tente de les approcher.



Après 230 km, on arrive dans une bourgade surgie récemment autour d’une mine d’or. On s’y arrête pour prendre de l’essence car les villages sont extrêmement rares sur cette route. A la première pompe on nous dit qu’il n’y a plus de sans plomb qu’il faut aller voir à la seconde, à l’autre extrémité de la ville. Là encore : plus de sans plomb.




La Yamaha pourrait probablement faire les 240 km qui nous séparent encore de Nouakchott mais la BMW ne le pourrait pas, même avec le bidon de 5 litres qu’on a en réserve.

On nous précise qu’on trouvera de l’essence 60 km plus bas mais juste après, on croise un allemand à moto qui roule dans l’autre sens (il vient de Nouakchott) et cherche de l’essence lui aussi. Il nous assure qu’il n’y a aucune pompe délivrant du sans plomb sur la route sud (celle qu’on doit emprunter).

Pour économiser l’essence de la BMW, c’est Pierrick qui part à la recherche d’une solution sur la Yamaha. Il demande à des commerçants, à des mineurs sortant du site d’exploitation de l’or et finalement à un policier dans l’enceinte de la mine. Ce dernier dit qu’il y a peut-être une solution et passe un coup de fil à un certain Ahmed qui rapplique immédiatement en proposant 20 litres en bidon à 75 euros !

Pierrick refuse en disant que le prix n’est pas acceptable et commence à négocier en proposant 30 euros. Ahmed tourne les talons et s’en va. Le policier revient vers Pierrick et demande pourquoi on ne s’entend pas et Pierrick lui dit qu’on lui a proposé de l’essence à près de 4 euros le litre. Visiblement le policier trouve le tarif élevé également et rappelle Ahmed au téléphone. Il revient aussitôt et Pierrick propose 40 euros (2 euros le litre). Après quelques palabres, Ahmed cède à condition de payer tout de suite et mettre le bidon en sécurité dans le bungalow du policier.

Pierrick prétend qu’il lui faut aller chercher la BMW avant, de peur de voir disparaitre le bidon et les euros. Il va alors chercher Benoit qui revient avec la BMW et on commence à vider le bidon dans la machine. On versera environ 13 litres dans la BMW et le reste dans la Yamaha. On donne 50 euros à Ahmed car on n’avait pas la monnaie et bien sûr lui non plus ! On aura payé le litre 2,50 euros mais ça semble être de l’essence de qualité, sans impuretés. Il faut bien qu'Ahmed et le policier se payent !
Ahmed pose pour la photo en nous demandant de lui faire de la publicité. On n'a pas demandé au policier si ça l'interessait aussi 😊.


On a pensé que c'était une pénurie organisée pour précisément vendre de l'essence plus chère mais à la réflexion, c'est peu probable car aucun commerçant ne nous a parlé d'essence disponible en bidon. C'est juste parce que rien n'est plannifié que les pénuries semblent être très courantes.

On repart vers le sud, sans s’arrêter pour bouffer. On fait une pause pour se détendre et marcher dans le sable et une autre pour rouler dans le sable plat avec les dromadaires.




On traverse des mini villages faits de cases de bois au bord de la route d’où des enfants nous saluent. C'est la Mauritanie pauvre qu'on traverse, très pauvre ! Bien loin ce celle qu'on a connue à Nouhadibou ou de celle qu'on va voir à Nouakchott, dans les quartiers où se trouvent les hôtels. Les différences sont criantes ; on a vu à Nouadhibou des 4x4 de luxe qui n'existent même pas en Europe. Pour situer, le PIB par habitant en Mauritanie est de 1600 USD contre 3010 USD au Maroc et... 42000 USD pour la France !



On arrive à Nouakchott vers 18:00 où l’on trouve rapidement une auberge avec un parking sécurisé pour les motos.




Commentaires

  1. Très beaux turbans que vous avez la! mais il va falloir prendre un cours pour la pose,surtout P,
    Super reportage,td

    RépondreSupprimer
  2. C est marrant les 4x4 de ouf me rappel la côte d ivoire

    RépondreSupprimer
  3. 2.5 € le litre ?! Mais que font les gilets jaunes ? ...à moins que le dromadaire ne soit le transport propre de demain ? Voyez si vous ne pouvez pas en rapporter quelques-uns, il y a possiblement un bizness à démarrer ici. ;-)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Rapatrier les motos à partir de Dakar

De Taouz à Tafraoute, une journée éprouvante dans le sable

Les formalités pour les motos au Sénégal